09/09/2012

C'est arrivé demain à Detroit (2ème volet)

Quand Hollywood racontait l'âge d'or et dénonçait les monopoles. Mythique et prophétique, Tucker est sorti en 1983 sur les écrans américains, avec un accueil mitigé du public. Ce long métrage à l’image léchée de Francis Ford Coppola retrace l’histoire véridique de Preston Tucker -inventeur génial incarné à l’écran par Jeff Bridges- dans le secteur de la fameuse industrie automobile. L'industriel novateur fut brisé puis pillé par les trois grands –Ford, Chrysler et General Motors- au début des années 50. A l’époque l’appât du gain régnait sur une ville qui a fnalement payé au prix fort l’arrogance de ses maîtres. Et tente aujourd'hui avec les moyens du bords, telle des dizaines de milliers de petits Preston Tucker en herbe, de renaître de ses cendres.



Entre cité fantôme et patrimoine en perdition, les fermes urbaines redonnent vie aux friches. En prenant progressivement une allure de cité fantôme, Detroit a attiré au fil des années photographes, journalistes et cinéastes comme le réalisateur français Florent Tillon, auteur du controversé Detroit ville sauvage. Locaux ou conteurs venus d’ailleurs, Detroit est un pôle d’intérêt parce qu’elle regorge d’histoires uniques, souvent tragiques, porteuses d’espoir et parfois les deux.Agacés de ce flot de curieux venus observer leur souffrance à la loupe et la diffuser à l'échelle planétaire, certains Detroiter ont choisi de prendre eux-mêmes la plume ou de poser une caméra sur leur épaule, comme Mark McInnis. "Quand tout s'effondre, plantez le champ de vos rêves", annonce le site du film Urban Roots, son documentaire qui explore notamment la reprise en main du cycle de la nourriture par les habitants, en cultivant eux-mêmes les espaces abandonnés. La ferme urbaine, dans nos mégapoles connectées à tous les courants culturels novateurs, c'est le dernier truc à la mode. Les jardins partagés, le compost collectif sont récemment apparus dans certains quartiers à Paris, après avoir envahi les toits de Manhattan, la ville verticale. Mais à Detroit, le mouvement des fermes urbaines d'Earthwork remonte à 1997, par nécessité, à l'époque où nous n'envisagions rarement d'aller chercher nos courgettes ailleurs que dans notre supermarché local. 


2 commentaires:

Ellen A Paris a dit…

Hello Atalanta,
Je viens de te mettre les liens des reportages que j'ai retrouvés sur ton précédent post.
J'aime bien l'idée qui pousse les gens à innover et à recréer des systèmes parallèles pour s'en sortir. Je crois profondément que c'est cela qui fera changer les choses.
On râle souvent contre plein de choses (surtout en ce moment, il faut qu'il y a matière) mais en général on se contente de mettre un bulletin dans une urne et on reste passif (je me mets dans le lot: en dehors de certains choix d'achat et de faire la démarche de m'informer et de sensibiliser mes proches, je ne suis pas particulièrement pro active à ce niveau).
Alors qu'il ne faut pas se leurrer, les changements profonds de notre économie ne viendront pas d'en haut.
Dans le même genre, je trouve que les Amap par exemple sont d'excellentes initiatives et pourtant elles restent peu développées. Pareil pour l'agriculture raisonnée, etc... Bref, je ne me lance pas sur ce sujet, ça m'énerve déjà ;-)
Bisous <3

Atalanta a dit…

Je rejoins totalement ton analyse. Je me souviens lorsque j'ai visionné le film sur les Créatifs Culturels, dont j'avais posté la bande annonce sur ce blog au printemps derniers, l'un des intervenants expliquait que l'on attend de nos politiques élus qu'ils changent le système. Alors qu'en fait, ils ne peuvent que faire fonctionner ce qui existe déjà et peut-être glisser vers un terrain législatif favorable au changement. Mais celui-ci viendra de la base et de la mise en place progressive d'un nouveau système qui rendra l'actuel obsolète. Si on ne peut pas brûler Wall Street, il faut créer une alternative qui finira par le rendre inutile.
Merci encore de partager ta réflexion ici et un super week-end à toi dans notre bonne vieille capitale.